Le rayonnement d’un territoire dépend des compétences qui y vivent. Innovation, entrepreneuriat, ressources humaines disponibles : voilà les vrais leviers de développement économique et social. Un territoire sans compétences est un territoire qui s’éteint.
Quand former, c’est maintenir la vie locale
Dans nos territoires ruraux, les enjeux de lien social, de revitalisation économique et de cohésion sont intimement liés aux compétences présentes sur place. Trop souvent, se former signifie quitter son territoire… et ne jamais y revenir. Former des grumiers en Lozère, c’est bien plus que délivrer un titre professionnel : c’est soutenir la filière bois, préserver des emplois locaux et maintenir en vie tout un écosystème économique. La compétence est toujours enracinée : elle se nourrit de culture locale, de sociologie, de reconnaissance sociale.
Des ambitions nationales… mais un ancrage indispensable
Les dispositifs existent et sont ambitieux :
- Pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC) financés par l’État et l’Europe.
- Contrats de plan État-Région (CPER) intégrant la formation.
- GPEC de branches professionnelles dans le bâtiment, la propreté, la logistique…
- Financements européens (FSE+).
Mais la véritable force de ces programmes réside d’abord dans la présence d’organismes de formation territoriaux : proximité avec les entreprises, connaissance fine du tissu social, accompagnement de long terme.
Le danger de la concentration du marché
Or, aujourd’hui, ces OF disparaissent un à un, étouffés par :
- la réforme Macron et la centralisation des financements,
- la globalisation des appels d’offre,
- le tout-digital imposé comme unique modèle,
- la course au business des majors de la formation.
Résultat : la diversité, la richesse, l’authenticité des acteurs de proximité reculent. Et avec eux, c’est la vitalité même de nos territoires qui se délite.
La souveraineté en compétences, préalable à toute souveraineté économique
On parle de souveraineté énergétique, alimentaire, industrielle… mais qui parle de souveraineté des compétences ? Sans compétences locales, aucun projet économique, aucune filière, aucune transition écologique ou numérique ne peut réussir. La première souveraineté d’un territoire, c’est celle des savoir-faire de ses habitants.
Réveillons-nous
Il est temps de reconsidérer les enjeux à l’échelle systémique. Sans organismes de formation territoriaux, sans maillage de proximité, des pans entiers de notre pays vont s’éteindre. Appelons nos Régions, nos élus locaux, nos branches et nos OPCO à soutenir cette diversité de l’offre de formation de proximité, qui est la vraie richesse de notre modèle français..
Chez EI GROUPE, nous croyons qu’un territoire ne tient debout que par ses compétences. Et nous continuerons à défendre cette souveraineté-là, parce qu’elle est la condition de toutes les autres.
P. LAMBERT EI Groupe – Septembre 2025