P. LAMBERT EI Groupe – Juillet 2025

Les soft skills : une revanche des invisibles

Le talent management a changé de boussole. Les recruteurs ne cherchent plus seulement à valider un passé, ils parient sur un avenir. Or, pour anticiper, innover et s’adapter, les compétences comportementales deviennent centrales. Il ne suffit plus d’avoir réussi un parcours scolaire brillant : il faut pouvoir embarquer, interagir, réagir. Les grandes écoles ne font pas toujours les grands professionnels. Beaucoup de recruteurs font aujourd’hui le choix audacieux d’intégrer des profils “non conformes” mais aux soft skills solides.

Conçue et promue par France Travail, la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) démontre chaque jour son efficacité : sans CV, sans diplôme, mais à partir d’exercices de simulation reproduisant des situations professionnelles, elle révèle des potentiels insoupçonnés. Adaptabilité, rigueur, réactivité, sens de l’organisation… autant de soft skills décisives que la MRS sait identifier là où les méthodes classiques passent à côté. Une approche innovante pour recruter autrement et diversifier les profils. Elle offre un accès équitable à l’emploi et préfère l’agir au paraître. Les entreprises qui y recourent trouvent des salariés plus stables, plus engagés. Preuve que la compétence n’est pas toujours là où les diplômes la prétendent.

2040 : la moitié des métiers sont encore inconnus. Comment prétendre évaluer des individus sur des référentiels obsolètes ? Le savoir technique a une durée de vie de plus en plus courte. L’envie d’apprendre, la capacité à coopérer, à se remettre en question sont des garants d’employabilité bien plus durables. Le vrai capital professionnel, c’est l’humain, pas le formalisme des certifications. Il est temps que les référentiels de formation s’ajustent au réel des métiers.

L’engagement, le respect et la loyauté ne s’apprennent pas en amphi. Ce sont pourtant ces compétences là qui font tourner les entreprises. Les soft skills sont les ressorts de l’efficacité collective, du climat de travail, de la performance sociale. Or, elles sont souvent surreprésentées chez celles et ceux qu’on ignore ou qu’on stéréotype : les jeunes en rupture, les migrants, les femmes peu qualifiées. Si ces publics ne “veulent plus travailler” comme on l’entend parfois, alors il faut redéfinir ce que travailler veut dire.

Les publics discriminés sont notre avenir. Ils sont notre marge de manœuvre sociale, notre réserve de talent. La reconnaissance de leurs soft skills, c’est une arme contre la reproduction des inégalités. C’est un geste politique, économique et sociétal. Ce sont ces compétences “invisibles” qui permettent à des salariés de progresser, à des équipes de coopérer, à des structures de se transformer.

Chez EI GROUPE, nous pensons que l’inclusion est le plus bel acte de management. Nous œuvrons chaque jour à repérer, accompagner, faire émerger ces soft skills qui sont la preuve vivante de la richesse humaine. Nous croyons que l’accompagnement, la formation, la mise en confiance peuvent transformer des trajectoires et redonner à chacun une place dans le jeu.

Car il suffit parfois de traverser la rue pour croiser des talents qui n’attendent qu’à éclore.

Date de publication : 11 juillet 2025
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