Comment s’inscrire dans une démarche de bientraitance et changer ses pratiques ? À domicile ou en établissement de soins, le phénomène de maltraitance ordinaire subi par les personnes âgées est encore (malheureusement) un sujet d’actualité.

Cette maltraitance se traduit par une automatisation et une dépersonnalisation des gestes de soins. Pour pallier ces mauvais traitements et améliorer le processus d’accompagnement des professionnels de la dépendance, de nombreux avancements ont été enclenchés par l’ANESM, puis par la Haute Autorité de Santé (HAS). On parle notamment de la démarche de bientraitance. Tous les professionnels en contact avec les personnes âgées et personnes vulnérables sont concernés !

Alors comment prévenir la maltraitance des personnes âgées ? Comment s’inscrire dans une démarche de bientraitance et changer ses pratiques ?

Qu’est-ce que la maltraitance ?

Tout d’abord, « la maltraitance est un terme utilisé pour viser toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement… ». Cette définition est la définition légale de la maltraitance mise à jour le 7 février 2022 dans le Code de l’Action Sociale et des Familles (CASF).

Bientraitance : Savoir discerner les différents types de maltraitance

Les sévices endurés par les personnes âgées, dans le cadre de leur prise en charge à domicile, se caractérisent de différentes manières.

Souvent, la maltraitance est due à un manque de moyens et de temps. Involontairement, les professionnels de la dépendance qui interviennent à domicile dérivent alors vers une forme de maltraitance envers les personnes vulnérables. On appelle cela de la maltraitance ordinaire.

Plus précisément, la maltraitance ordinaire se qualifie par l’automatisation et la dépersonnalisation des gestes de soins et d’accompagnement.

En 2019, le ministère des Solidarités et de la Santé* indique que 5,8 % des personnes âgées en France, subissent de la maltraitance dans leur prise en charge à domicile. Autrement dit, cela représente plus de 768 000 personnes âgées !

Ces chiffres sont alarmants, ils mettent en évidence la nécessité de prendre des mesures à cet égard. Sensibiliser la société, former les professionnels concernés et intensifier les dispositifs de prévention et de protection des personnes âgées.

* anciennement ministère des Solidarités et de la Santé, il a été en mai 2022, divisé en deux ministères.
Le ministère de la Santé et de la Prévention & le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées

Les causes de la maltraitance

La maltraitance peut résulter d’une responsabilité individuelle ou organisationnelle.

Dans le cadre de la responsabilité individuelle, on note des comportements inadaptés, volontaires ou involontaires, de la part des aidants (auxiliaire de vie, assistant de vie…). Par exemple : le manque d’écoute ou l’absence de respect vis-à-vis de la pudeur de la personne dépendante…

Cela résulte souvent d’un manque de formation des professionnels.

Les mauvais traitements peuvent aussi être à l’origine d’un problème d’organisation des agences de services d’aide à domicile. Cela entraine une surcharge de travail du personnel et impacte la qualité des soins des seniors. On parle notamment d’un manque de disponibilité et d’un rythme de soin non respecté.

Cette problématique d’ordre institutionnel concerne le privé, comme le public. Il est nécessaire de remettre en cause certains automatismes du métier afin de personnaliser la prise en charge des personnes dépendantes.

Comment repérer la maltraitance ?

La maltraitance chez les personnes âgées peut être perceptible par le biais de plusieurs indicateurs. 
Parmi eux, on retrouve le manque d’appétit, l’insomnie ou encore la méfiance.

Lorsque l’on se retrouve face à cette situation, il ne faut pas hésiter à le signaler à la famille ou aux personnes compétentes. Le professionnel est responsable de ses aidés. Ne pas dénoncer ces agissements est une forme de maltraitance.

Comment être bientraitant et prévenir la maltraitance des personnes âgées ?

Qu’est-ce que la bientraitance ?

Un auxiliaire de vie prenant soin d'une personne âgée.
Photo : Mise en situation d’un assistant de vie appliquant les principes de la bientraitance.

La bientraitance est une démarche d’accompagnement collective et individuelle qui vise à promouvoir le bien-être des personnes prises en charge.

Elle se traduit par un ensemble de bonnes pratiques, dont le but est d’offrir aux personnes vulnérables, le meilleur accompagnement possible.

Cela passe notamment par l’amélioration des pratiques des professionnels de la dépendance. Ils doivent constamment s’adapter aux individus et personnaliser leurs soins pour garantir leur sécurité, leur offrir plus d’autonomie, ainsi qu’une meilleure reconnaissance.

Quelques conseils pour être bientraitant

Cependant, il est important de remettre en cause et d’améliorer continuellement ses pratiques. On vous donne quelques pistes pour être bienveillant avec vos aidés :

Il est important d’adapter les soins et l’accompagnement de l’aider en fonction de ses caractéristiques individuelles et de ses préférences. Dans ce cas, n’hésitez pas à lui demander si vos pratiques lui conviennent. Encouragez-le à la prise de décision et, surtout, respectez leurs refus !

Également, organisez des activités ludiques, des sorties ou encore des rencontres intergénérationnelles. Pour éviter l’isolement de la personne âgée, il est essentiel de l’inciter à entretenir ses relations sociales.

Enfin, prenez le temps de discuter avec votre aidé. Écoutez-le en prenant en considération ses préoccupations et ses souhaits.

Se former à la bientraitance : une nécessité

auxiliaire de vie, acteur de la bientraitance qui dialogue avec une personne âgée.
Photo : Mise en situation d’un assistant de vie bientraitant et à l’écoute.

Se former à la bientraitance est essentiel pour les professionnels qui exercent leur activité au contact des personnes âgées et dépendantes. Fortement recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS), on peut aussi demander aux assistants de vie et auxiliaires de vie de le justifier d’une attestation de formation.

C’est aujourd’hui l’un des biais des plus efficaces pour apprendre les pratiques bienveillantes, savoir détecter les situations à risques et prévenir les différentes maltraitances.

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Date de publication : 27 février 2024
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