P. LAMBERT EI Groupe – Août 2025
“Validez la certification Qualiopi en 5 heures !”
Ouais, et la marmotte ? Elle met le chocolat dans le papier alu ?
Des consultants-saltimbanques ont aujourd’hui libre tribune pour nous expliquer qu’obtenir la certification Qualiopi est une formalité ridiculement simple.
Et qu’en bonus, ils vont le faire à notre place.
Nous devons mettre un terme à cette humiliation. Ces prédicateurs d’opérette salissent l’image de tout un secteur. Quand arrêterons-nous de les laisser faire ?
Non, la qualité ne se valide pas en quelques heures.
Non, elle ne se télécharge pas en PDF.
Non, elle ne se « contourne » pas.
Sur le marché de la formation, pullulent aujourd’hui des « solutions miracles » qui promettent la certification Qualiopi en un claquement de doigts. En ligne, en quelques clics, parfois sans même comprendre ce qui se joue. Ces offres sont une insulte à l’intelligence des acteurs sérieux de la formation, et surtout aux apprenants que nous servons. Il est temps de rappeler quelques vérités.
La qualité, ce n’est pas un tampon : c’est une promesse pour l’apprenant
Le cœur de la démarche qualité n’a jamais été de cocher des cases.
C’est une valeur, une exigence, une promesse.
Garantir à l’apprenant·e la meilleure expérience possible.
L’emmener vers des compétences réelles.
Provoquer des changements tangibles dans ses pratiques.
Susciter sa satisfaction.
Réduire la certification Qualiopi à un dossier standardisé à remplir, c’est trahir ce pour quoi elle a été pensée : des parcours qui font grandir les individus et rendent les organisations plus justes, plus agiles, plus humaines.
La réglementation, un rempart qui faiblit face aux plus armés
La qualité vise également à protéger le secteur. Concrètement, elle sert à :
✅ lutter contre les abus,
✅ bloquer les faux organismes et les certifications fantômes,
✅ sécuriser les financements.
Dès lors, on peut s’interroger sur l’efficacité des barrières administratives quand ceux qui fraudent maîtrisent mieux que quiconque l’art de les contourner.
Pendant ce temps, que les petits acteurs, souvent les plus sincères et investis, s’échinent à prouver leur bonne foi sous des couches de procédures. Dans ce contexte, la diversité et la pluralité des acteurs — pas leur écrasement sous des formalités — sont peut-être le meilleur rempart contre les dérives.
La qualité, ce sont des moyens, un engagement et du sens
La vraie qualité commence par un diagnostic : comprendre les besoins des publics et des entreprises, individualiser les réponses, mobiliser les bons moyens pédagogiques. Elle est ancrée dans notre métier : rendre les apprenants plus libres, renforcer la capacité d’adaptation des organisations, faire grandir et mettre en mouvement. Ces dimensions-là n’entrent pas dans une case à cocher ni dans un modèle PowerPoint livré en kit.
Mesurons les résultats, pas les papiers
Le plus ironique ? Nous continuons de juger la qualité à la conformité d’un dossier plutôt qu’aux résultats concrets : taux d’insertion, acquisition de certifications, satisfaction des apprenants.
Pourtant, ces indicateurs poseraient enfin les vrais enjeux et disqualifieraient sans appel les imposteurs administratifs.
En fait, le problème est mal posé : plus la réglementation s’alourdit, plus elle favorise ceux qui savent « jouer le jeu »… pas forcément ceux qui savent faire grandir les autres.
Chez EI GROUPE, nous pensons que la qualité est d’abord une ambition et une exigence vis-à-vis de nous-mêmes.
Nous œuvrons pour qu’elle redevienne un moteur d’amélioration continue et un facteur d’impact social, pas un commerce de solutions toutes faites. Nous croyons que la qualité doit se voir dans ce qu’elle produit, pas dans les pièces qu’elle collectionne. Et nous refusons de croire qu’un fichier PDF et trois heures de vidéo suffisent à rendre un organisme exemplaire.
Pour en savoir plus sur la certification Qualiopi, cliquez ici.